Série : Economie en question (N°10)
La fin de
l’arbitrage entre chômage et inflation : le chômage naturel
Est-ce qu’une économie qui atteint le plein emploi des
facteurs de production peut réaliser un taux de chômage nul ? La réponse
est non ! Pourquoi ? Parce qu’il existera toujours dans cette économie
un chômage dit naturel qui ne peut être résorbé par les politiques économiques
(budgétaire et ou monétaire).
Dans le présent blog, j’examine spécifiquement le chômage
naturel. L’allusion à ce type de chômage dans la littérature scientifique des
économistes américains fut faite pour la première fois par Edmund Phelps en
1967.
C’est le Professeur Milton Friedman en 1968 qui a
réellement popularisé ce concept de chômage naturel. Il a toujours soutenu que
l’arbitrage entre chômage et inflation n’est pas possible en raison de
l’existence du chômage naturel. Contrairement au chômage conjoncturel qui peut
être résorbé par une hausse de l’inflation, le chômage naturel ne peut être
influencé (ni à la hausse et ni à la baisse) par l’inflation. Pendant les
années fastes de l’hétérodoxie (la période des trente glorieuses), les
autorités pouvaient arbitrer entre le chômage et l’inflation – relation mise en
relief pour la première fois par l’économiste néo-zélandais Alban William
Phillips en 1958 –.
Le chômage naturel est la résultante de trois (03)
principaux types de chômage. Il s’agit du chômage structurel, du chômage
frictionnel et du chômage saisonnier. Ces trois formes de chômage ne peuvent
non plus être impactés par l’inflation des prix. Le chômage structurel dépend
spécifiquement des structures de production de l’économie telles que la qualification
des ressources humaines, le niveau des salaires, le droit du travail etc. Le
chômage frictionnel capte le pourcentage des travailleurs (ouvriers et cadres) arrivés
pour la première fois sur le marché du travail et ceux qui sont à la recherche
d’un nouvel emploi ayant abandonné ou perdu le précédent pour des motifs autres
que conjoncturels. Enfin, le chômage saisonnier est la conséquence immédiate de
la baisse dans les embauches de travailleurs pour des raisons saisonnières. Par
exemple au Mali, certains agents de la Compagnie Malienne de Navigation
(COMANAV) doivent attendre la crue du fleuve Niger pour pouvoir travailler. Ces
derniers ne travaillent pas durant toute l’année civile. Donc, ils
expérimentent le chômage saisonnier.
En simplifiant l’analyse du concept « chômage »,
je retiens que le chômage est soit conjoncturel (ou chômage involontaire) soit
naturel qui incorpore en première ligne le chômage structurel (ou chômage volontaire).
Madou CISSE
FSEG
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