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Série : Economie en question (N°28)
Que dire ? Augmentation de
la demande ou augmentation de la quantité demandée ?
L’économie mainstream s’appuie sur les courbes
d’offre et de demande pour analyser les conditions d’équilibre des marchés des biens
et services, du travail, du capital, de la monnaie et de change.
Ces courbes subissent deux principaux modes
de déplacement. A savoir le déplacement le long de la courbe et le déplacement
parallèle. Quand l’économiste est attentif, il ne confond pas ces deux types de
déplacements, car ils ne sont pas provoqués par les mêmes causes.
Dans une analyse économique sur l’un des
marchés cités ci-dessus, toute variation du prix (prix des biens et services, ou
du salaire horaire, ou du taux d’intérêt, ou du taux de change) entrainera
toujours un déplacement le long soit de la courbe d’offre soit le long de la
courbe de demande (inutile de dire que le prix est le déterminant commun aux courbes).
Dans une telle éventualité, l’économiste doit toujours s’exprimer comme suit :
toute variation du prix entrainera soit une augmentation de la quantité
demandée ou offerte soit une baisse de la quantité demandée ou offerte.
Par exemple, si le gouvernement décide d’augmenter
le salaire minimum, cela doit être interprété comme un changement de prix. Dans
ce cas, cette augmentation du salaire minimum doit être interprétée comme un
déplacement soit le long de la courbe d’offre de travail soit le long de la
courbe de demande de travail. Si c’est la courbe d’offre qui est concernée par
l’analyse, l’économiste dira que cela conduira à une augmentation de la
quantité de travail offerte. Si c’est la courbe de demande qu’il choisit, il
dira que la quantité de travail demandée baissera et non une baisse de la
demande (car le déplacement n’est pas parallèle !)
Si l’analyse part d’un changement un autre déterminant
de la demande ou celui de l’offre qui n’est pas le prix, cela conduit toujours
à un déplacement parallèle de la courbe de demande ou de celle de l’offre. Dans
une telle éventualité, l’économiste, s’il est attentif, dira qu’une variation
dudit déterminant de l’offre ou de la demande entrainera une augmentation ou
une diminution de l’offre ou de la demande et non une augmentation ou
diminution de la quantité offerte ou demandée.
Par exemple, si le gouvernement décide de
ramener le diplôme requis du baccalauréat au diplôme d’études fondamentales
(DEF) pour faire le concours d’entrée à la police nationale. Ce changement
engendre logiquement une augmentation de l’offre de travail de ce segment
toutes choses égales par ailleurs. Dans un tel cas, il s’agit d’un déplacement
parallèle de la courbe d’offre de travail et non un déplacement le long de la
courbe d’offre de travail (car ce n’est pas le prix ou salaire horaire qui a
varié). Un économiste attentif dira que le choix du DEF à la place du baccalauréat
induira une augmentation de l’offre de travail et non une augmentation de la
quantité de travail offerte.
Madou CISSE
FSEG
2 commentaires:
L'article est très instructif,surtout surtout l'exemple sur les conditions de recrutement à la police édifie d'avantage.
Merci beaucoup!
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