Série : Economie en question (N°18)
Que faut-il
entendre par l’expression « perte sèche » ?
Du point de vue de l’économie positive, la meilleure
structure de marché est le marché concurrentiel dont l’extension théorique
conduit à la structure de marché de concurrence pure et parfaite (CPP). Une
telle organisation de l’offre et de la demande est supérieure aux autres formes
de marché parce qu’elle conduit à la fixation d’un prix d’équilibre tendant
vers le coût marginal de production – ce coût est le coût supporté par le
producteur quand il produit une unité supplémentaire.
Le marché de concurrence par opposition aux structures relevant
de la concurrence imparfaite – monopole, oligopoles à produits homogènes / hétérogènes
et la concurrence monopolistique – conduit à une maximisation des gains ou surplus
des consommateurs et des producteurs (pour ces derniers il s’agit de leurs bénéfices).
Une caractéristique fondamentale du fonctionnement de ce type de marché se
résume à l’absence de perte sèche.
La perte sèche est le manque à gagner mesuré en unité
monétaire qu’enregistre un marché donné par rapport à une organisation
concurrentielle de celui-ci. Car sur les structures de marché de concurrence
imparfaite, les prix fixés sont normalement plus grands que le coût marginal de
production. Une fois que le prix d’équilibre s’écarte de sa position
concurrentielle, la quantité produite deviendrait plus faible que celle qui
serait réalisée si l’organisation du marché était concurrentielle. Et par voie
de conséquence, le prix d’équilibre obtenu deviendrait supérieur à celui de la
concurrence. D’où l’existence de la perte sèche pour l’économie deviendrait inévitable.
Me basant sur ces conclusions de l’économie positive
« immuables », je pense qu’à l’orée de cette période de ramadan, les
interventions des autorités sur les marchés de l’huile, du sucre, du riz, du
lait en poudre et de la farine par l’instauration des prix plafonds doivent
être évitées. Par contre, leurs interventions doivent être orientées vers des
politiques de l’offre visant à impacter positivement les offres des produits
déjà cités. Au-delà des politiques de subvention habituellement mises en œuvre,
les autorités doivent impacter positivement par d’autres moyens les conditions
d’offre desdits produits. Une piste de réflexion à explorer dans ce sens peut
viser à faciliter davantage les conditions d’octroi de crédit aux entreprises durant
toute la période ciblée, ce qui boostera leurs capacités d’acquisition à
l’international des produits en question (tout en évitant autant que faire se
peut les effets d’aubaine et les détournements). En plus, dans le même sillage,
les autorités doivent ouvrir entièrement pour toutes les entreprises désireuses
les importations desdits produits de grande consommation.
Madou CISSE
FSEG
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