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Une Contribution de M. Abdoulaye CAMARA (enseignant à la FSEG, U-Bazo, ESGIC)
La
demande de monnaie et la théorie quantitative de la monnaie
Dans ma publication de la
semaine précédente, j’avais abordé la demande de la monnaie sous l’angle des
encaisses monétaires. Dans celle-ci, je mets le focus sur le processus
d’apparition de l’idée d’une fonction de demande de monnaie. Cette idée trouve
son origine dans l’interprétation en termes d’équilibre du marché de la monnaie
par l’utilisation de la formule de l’équation quantitative de la monnaie.
Equation d’Irving FISHER
C’est dans son ouvrage
« The Purchasing power of Money » (1911) que Fisher énonce l’équation
des échanges sous la forme :
Où M représente la
quantité nominale de monnaie en circulation, V la vitesse de circulation de la
monnaie (nombre de fois qu’une même unité monétaire est en moyenne utilisée durant
une période donnée) P le niveau général des prix et T le volume des transactions.
Cette équation exprime
qu’il y a en permanence égalité entre le flux de monnaie en circulation dans la
période (
L’équation de Fisher est
l’aboutissement formalisé de l’idée que le niveau général des prix dépend de la
quantité de monnaie existante. Cette idée constitue de ce qui sera appellé la
théorie quantitative. Présente chez Aristote et Xénophon dans l’antiquité, elle
est retrouvée au XVè chez Copernic, au XVIè chez Jean
Bodin, au XVIIè siècle chez John Locke, au XVIIIè chez
David Hume, Richard Cantillon et Adam Smith et bien d’autres.
Pour Fisher, la monnaie
est avant tout un intermédiaire des échanges : par nature, la monnaie doit
circuler dans l’économie par le biais des diverses transactions qui ont lieu
c’est-à-dire, pour effectuer des règlements relatifs à ces transactions. L’analyse
de Fisher est macroéconomique : une analyse globale et l’objet de cette analyse
est de déterminer la masse monétaire (quantité de monnaie en circulation)
nécessaire pour assurer un volume donné de transactions marchandes.
L’équation quantitative
de la monnaie sera ensuite reformulée par l’école de Cambridge sous la forme de
demande de monnaie.
L’équation de CAMBRIDGE
et la demande de monnaie
Sous l’impulsion d’Alfred
Marshall et d’Arthur Cecile Pigou, l’équation de Fisher connaitra une
modification de son écriture et de sa lecture sur deux (02) points : (1) d’une
écriture en termes de transactions, l’école de Cambridge est passée à une
écriture en termes de revenu ; et (2) d’une lecture en termes de vitesse
de circulation à une lecture en termes de fonction de demande de monnaie.
Ainsi, l’équation de Cambridge s’écrit comme suit :
Où
La lecture marshallienne
de l’équation quantitative comme condition d’équilibre sur le marché de la
monnaie le conduit à proposer la première formulation de demande de monnaie. En
effet, la partie gauche de l’équation de Cambridge (
Pour l’école de
Cambridge, la demande de monnaie d’encaisses réelles (
M.
Abdoulaye CAMARA
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