Série : Economie en question (N°13)
Coûts comptables ou
coûts économiques ?
La concrétisation des activités économiques de consommation
et de production exige des dépenses monétaires qui sont appelées charges ou
coûts. Ces dépenses mesurées en monnaie sont la principale source des calculs
comptables dont la justification passe par l’établissement de divers justificatifs
dont des factures.
Les économistes aussi utilisent le même concept de
coûts ; sauf qu’en économie, ce concept revêt le plus souvent des
dimensions beaucoup plus larges que la seule dimension monétaire mise en avant
chez les comptables. C’est pour cette raison que les économistes utilisent le
concept de coûts économiques dans le but d’établir une différence nette
entre leur acception du concept de coûts et celle des comptables qui s’appuient
sur les coûts comptables.
Illustrons nos propos dans le but d’établir un net
distinguo entre les deux acceptions du concept « coûts ». Supposons une
entreprise A qui offre un bien en supportant des dépenses de montant X pour le
fonctionnement normal mensuel de son processus de production. En plus,
l’entreprise continue d’utiliser une camionnette de livraison pour laquelle
elle ne peut plus faire des provisions pour amortissement (car déjà amortie au
plan comptable). Mais les frais de location d’une camionnette équivalente sur
le marché font Y.
A partir de l’illustration présentée supra, nous pouvons
faire les remarques suivantes : le montant total dépensé par l’entreprise
A pour couvrir son fonctionnement mensuel est nommé par les économistes de coûts
explicites ; l’entreprise A paie réellement ces dépenses en question en
émettant des chèques par exemple. Tandis que pour le montant Y, l’entreprise ne
paie pas effectivement, c’est-à-dire elle n’émet pas de chèque. Mais pourtant
ce coût existe pour les économistes. C’est pour cela que les économistes
l’intègrent dans leurs calculs des coûts de l’entreprise A. Et il porte le nom
de coûts implicites. Même s’il n’exige pas de sortie réelle d’argent, ce
type de coûts existe. Donc, il faut l’intégrer dans les coûts de l’entreprise
A. Le coût économique de l’entreprise A se compose d’un point de vue
économique de deux (02) coûts, à savoir les coûts explicites X et les coûts
implicites Y. Pendant que les comptables se limiteront exclusivement aux coûts
explicites X seuls dans la présente illustration.
Les gains que l’entreprise A ne peut plus engranger pour
le fait que l’utilisation dans le fonctionnement mensuel du montant X la prive d’une
utilisation alternative dudit montant et combinés aux gains qu’elle devrait
aussi avoir dans une utilisation alternative de la camionnette amortie sont
nommés coûts d’opportunité.
Si les comptables se limitent aux coûts explicites, les
économistes dans leurs analyses vont au-delà des coûts explicites en prenant en
compte aussi les coûts implicites s’ils existent. Cela crée une différence
majeure entre le concept de coûts selon que l’on soit comptable ou économiste.
En plus des coûts explicites et implicites, les économistes tiennent comptent
aussi d’un troisième type de coûts à savoir les coûts d’opportunité qui ne doivent
être en aucun cas confondus avec les deux autres.
Madou CISSE
FSEG
3 commentaires:
Merci Dr Cisse pour votre contribution à la recherche scientifique
Merci beaucoup
Bien à Vous
Merci beaucoup mon professeur
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