Série :
Economie en question (N°7)
Problème économique: Point de vue économique, une application au fonctionnement
des universités privées et publiques du Mali.
Les historiens de l’économie font
dater la science économique, malgré les précurseurs (mercantilisme et
physiocratie), à la publication du livre d’Adam SMITH (philosophe et économiste
écossais) en 1776 intitulé : « Recherche sur la nature et les causes de la
richesse des Nations » mais plus connu sous le nom de la richesse des nations.
Ce livre de SMITH va constituer une référence pour toute une génération des économistes.
C’est ainsi que le 18è et 19è siècle se voient la succession de différentes
théories économiques et des écoles de pensée (classiques, marxistes, keynésiens
etc.) et depuis la question sur les problèmes économiques est devenue une
préoccupation permanente, des explications alternatives sont apportées. Mais,
les désaccords persistent parce que ces explications n’apportent pas toujours
des réponses tranchées. Ces points de désaccord sont aux frontières de
l’économie.
Désaccords des économistes : qui dit vrai ?
Dans les débats à la télévision,
aux conférences, aux journaux, surtout dans les livres de sciences économiques,
les économistes prennent position sur des questions de politique publique.
Leurs désaccords portent sur leur perception du fonctionnement du monde, sur la
façon dont ils décrivent l’économie et sur les conséquences qu’ils anticipent
de certaines actions.
Généralement, les thématiques sur
les problèmes politiques économiques reviennent régulièrement et débattues sont
telles que : le libre-échange, le chômage, l’inflation, la croissance. Les
décisions gouvernementales sont longuement discutées : on est pour ou contre la
privatisation des entreprises étatiques, l’augmentation des impôts ou la
modification du régime de pensions de vieillesse. Des experts commentent
l’évolution des prix comme tels que les salaires, le taux d’intérêt, ou du taux
de change.
Le néophyte s’y perd souvent dans
ces discussions : les batailles de chiffres et d’experts sont rarement conçues
pour l’aider à comprendre. L’organisation même de ces débats est déroutante
puisque des vues opposées sont habituellement mises en présence. Un éminent
invité avance plusieurs arguments en faveur du libre-échange tandis qu’un autre
trouve autant de raison de s’y opposer ; la privatisation d’une société d’Etat
est approuvée par un spécialiste et contestée par un autre intervenant réputé.
Qui dit vrai ? Comment distinguer les opinions neutres, impartiales,
objectives, des prises de position visant à défendre les intérêts d’un groupe
de pression ?
Une familiarité minimale avec les
concepts économiques peut aider la personne attentive à départager les intérêts
en présence et à se former une opinion éclairée. Depuis des siècles, les
économistes sont confrontés à des types de questions, presque toujours les
mêmes et ils ont développé une approche originale pour y voir plus clair.
Comment abordent-ils une question ? Quelles sont les forces et les faiblesses
de leur grille d’analyse ? Quels en sont les concepts de base ? Un exemple
simple fournit une amorce de réponse à ces questions et permet un premier
contact avec le point de vue économique. Un problème économique commun : la
rareté des ressources.
Tout problème économique découle de ce fait: les ressources sont rares
et polyvalentes, satisfaire tous les désirs de tous est impossible. Il faut
faire des choix d’allocation des ressources, qui excluent tout gaspillage
(choix OPTIMAL).
A l’université de Bamako comme
dans d’autres universités de la place, la confection de l’emploi du temps des
étudiants est une source permanente de mécontentement. Peu d’étudiants ont un
emploi du temps idéal, plusieurs ayant des cours du matin et tard le soir
pendant toute la semaine (lundi au samedi). Pourtant, les responsables font de
leur mieux. Comment expliquer une telle situation ?
La raison est très simple : le
nombre d’amphithéâtre ou salles de cours est limité. Dans le langage des
économistes, on dit que les ressources sont rares. Alors, il est impossible de
satisfaire tout le monde en même temps. Faute d’amphithéâtres ou de salles de
cours, la population étudiante ne peut pas suivre tous ses cours durant les
périodes les plus en demande et on doit prévoir des cours à des heures qui
conviennent peu. La rareté (le nombre insuffisant) des locaux contraint
l’administration à faire des choix qui affectent le bien-être des étudiants à
des degrés différents. C’est la présence de cette contrainte qui fait de la
confection de l’emploi du temps un problème à caractère économique. Le problème
de choix n’existerait pas si l’université disposait d’un nombre illimité
d’amphithéâtres ou salles de cours ; la population étudiante pourrait alors
suivre tous ces cours durant les périodes les plus convoitées. Le problème
économique est de même nature : les ressources disponibles sont insuffisantes
pour produire tous les biens que la société désire. Il faut choisir les biens
qui seront produits et renoncer aux autres. Sans la contrainte des ressources
rares, le problème économique disparait. La tâche des responsables de la
confection de l’emploi du temps consiste à tirer le meilleur parti possible des
locaux disponibles, à en faire une utilisation intelligente afin de maximiser
le bien-être de la population étudiante.
La tâche de l’économiste est
similaire : il veille à ce que la société exploite les ressources disponibles
de manière à en retirer le maximum de satisfaction. Cette tâche comporte
toutefois une difficulté majeure: il faut préciser ce qu’on entend par «
satisfaction de la collectivité », qu’il s’agisse de la population étudiante ou
de la société en général. L’analyse de politique repose sur une évaluation de
leurs effets sur le bien-être collectif ?
M. Abdoulaye CAMARA
FSEG
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