Série : Economie en question (N°15)

Pourquoi la demande des biens et services est généralement une fonction décroissante de leurs prix ?

S’il y a une question en science économique dont la réponse semble être triviale même pour les économistes « apprentis », c’est celle relative à l’allure de la courbe de la demande des biens et services. La réponse qui est systématiquement donnée fait référence à la loi de la demande (une loi qui établit une relation inverse entre la quantité demandée des biens ou des services et leurs niveaux de prix).

La réponse devient moins systématique, même parmi les économistes de « métiers » face à la question tentant maintenant à déterminer le fondement de la loi de la demande !

Si la loi de la demande peut être assimilée au plan, le mécanisme qui la fonde peut être assimilée à l’arrière-plan pour reprendre l’expression utilisée par P. A. Samuelson dans son livre L’Economique (Tome 1).

Le triomphe du marginalisme à partir de la fin du 19ème siècle a imposé le concept de l’utilité totale et son corollaire logique le concept de l’utilité marginale comme les principes déclencheurs de la demande des biens et des services. Suivant les préceptes de cette école de pensée, au fur et à mesure que la consommation d’un bien ou d’un service augmente (suite à une disponibilité accrue dudit bien / service), les quantités successivement consommées apportent des niveaux d’utilité supplémentaires de plus en plus faibles. Donc, c’est la décroissance de l’utilité marginale qui fonde la loi de la demande. Comment ?

Comme les économistes aiment très souvent à le dire, l’économie, c’est la subtilité. Si l’utilité totale obtenue à la suite de la consommation d’un bien ou d’un service représente la valeur de ce bien ou de ce service pour le consommateur ; et cette utilité étant obtenue par le cumul de l’utilité marginale qui est décroissante au fur et à mesure que la quantité consommée augmente. Partant d’une telle conception, il est logique d’admettre que plus la quantité disponible d’un bien ou d’un service augmente, moins ce bien ou ce service serait désiré par les consommateurs. Dans une telle perspective, le consommateur ne serait plus prêt à mettre autant de valeur dans ledit bien / service quand sa quantité disponible devient importante.

La présentation faite supra conduit à conclure que l’élément fondateur de la loi de la demande est le principe de la décroissance de l’utilité marginale qui est en arrière-plan de la fameuse loi de la demande. Ce qui permet de soutenir que la fonction de la demande va mettre en relation en ce moment, les quantités disponibles des biens et services et les différents niveau d’utilités supplémentaires (utilités marginales) que chaque unité consommée du bien ou du service génère. En estimant monétairement chaque niveau d’utilité marginale par le prix, il est possible dans ce cas, de mettre en relation les quantités demandées d’un bien / service et les niveaux de prix. Ce qui conduit à l’établissement des fonctions de demande régulières ou typiques.

Si c’est la décroissance de l’utilité marginale qui fonde la loi de la demande et conduit par voie de conséquence aux fonctions de demande typiques, comment expliquer alors l’existence des fonctions de demande atypiques ?

Madou CISSE

FSEG

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